Darknet et places de marché

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Sur tout bon Darknet qui se respecte, on trouve outre certaines horreurs pornographiques, quelques places de marchés où l’on peut se procurer tout ce qui est normalement formellement interdit par la réglementation qui sévit existe dans votre pays. Bien certainement, vous avez tous entendu parler de Silk Road de sa fermeture par le FBI, de son principal concurrent, l’obscur Atlantis et aussi du successeur du premier au nom particulièrement original de Silk Road 2, et qui a récemment été délaissé par un hacker de 2,6 millions de dollars en Bitcoins.

La chose intéressante derrière tout cela est que bien évidemment, il existe une forte demande pour ce genre de marché. Et qui dit demande implique que certains s’y penchent et commencent à proposer leur service. C’est ainsi que l’on a vu le développement d’outils open-source spécialisés dans ce genre de « business ». BitWasp est une application qui va dans ce sens et dont les auteurs ne cachent absolument pas leur intention : aider au développement de places de marché complètement anonymes tout comme l’était SR ou Atlantis, le tout articulé bien évidemment autour de Darknet comme Tor ou I2P et de crypto-monnaies tels que Bitcoin ou Anoncoin.

Le but de ce projet est le suivant : réduire les compétences techniques nécessaires à la mise en place d’un site web comme SilkRoad, ce qui permettra l’extension de ce type de site sur tout l’Internet, entrainant immanquablement des débats sur la dépénalisation de la vente de stupéfiants.

Tout comme les logiciels open-source ont révolutionné la capacité des individus à s’exprimer plus librement au sein de leurs propres tribus communautés, Bitwasp va certainement entrainer les mêmes conséquences, à savoir une plus grande marchandisation des objets ou des services propres à un groupe.

Ce qui m’amène à la réflexion suivante : les marchés noirs offsite, ceux de la rue, sont toujours par définition opaques et plus ou moins difficile d’accès: se procurer de la drogue, des armes ou des faux papiers n’est pas à la portée de tout le monde, il faut connaitre des personnes, des intermédiaires et bien souvent prendre des risques. Si maintenant, on déplace les marchés noirs offsite vers Internet, il est clair que l’achat de  « biens ou de services » que l’on peut y trouver sera facilité et peut même à terme mettre en danger les marchés noirs offsite. Que vaut-il mieux faire maintenant pour se procurer de la « weed » : faire une descente à la cité du coin et aller payer le dealer qui sévit là ou commander directement par Internet, de manière complètement anonyme avec une monnaie anonyme et acheter à un anonyme ?

De la même manière que le peer-2-peer a révolutionné le monde de la musique, il n’est pas improbable qu’un logiciel comme BitWasp va révolutionner le monde du business illicite.

 

2 commentaires sur “Darknet et places de marché

  1. Le marché étant là je ne vois aucune raison pour que le business ne se développe pas.

    Bien-sûr, tous les trucs interdits, mais le plus grave des délits peut-être : pouvoir échapper à la trinité « banques/bons du trésor/état » et placer une partie de ses économies dans des monnaies alternatives, quand le système en silo actuel aura connu quelques secousses supplémentaires.

  2. Intéressant merci ! En revanche le tout anonyme me parait compromis ne serait ce que par la déclaration « quelque part » de l’adresse du destinataire… Il faut bien que le paquet de weed arrive chez l’acheteur non ? :)

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