Le site qui va marcher: la méthode

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Après mon introduction sur le site qui va marcher, je vais aborder aujourd’hui la méthode. A l’origine, je parlais plutôt de stratégie jusqu’au jour où je me suis rendu compte que ce que je décrivais n’avait rien à voir avec une bataille de Counter Strike, mais n’était rien d’autre qu’une simple méthode. Cette étape est très importante car elle va permettre d’articuler la vie du projet autour de quelques piliers, des choses très simples et qui doivent le rester. Ces piliers ne sont pas nombreux, de sorte que l’on ait facilement la possibilité d’y faire référence et de s’en souvenir. Si votre méthode comporte 576 points, vous êtes certain d’échouer.

Je vais maintenant détailler ces piliers.

Toujours se projeter

Une différence majeure que j’ai observée dans mon comportement sur les dernières années est que je prévois beaucoup plus à l’avance pour ne pas être pris au dépourvu, et me projette vers un but qui peut être jalonné d’étapes importantes. Si je reprend mon ancien site qui a marché, mon attitude consistait à apporter une modification, à me lancer dans une mise à jour majeure, à faire une campagne de liens, etc. Tout ceci sent à plein nez l’improvisation, l’émotion, mais plus grave le court-termiste; avec à la clé beaucoup d’éparpillements, parfois des pertes de temps inutiles, des choses faites en vain et pouvant amener à l’échec.

C’est aussi cela qui m’a fait m’éloigner du Blackhat: vous mettez en place un plan qui marche bien pendant quelques temps, il finit par s’effondrer parce que Google vous donne une fessée ou parce que vous vous faites virer de votre affiliation. Vous recommencez, etc. A la longue, vous finissez par vous lasser parce qu’un plan aussi génial que celui sur lequel vous avez donné tant d’efforts pendant plusieurs semaines, vous a épuisé, et surtout il n’est pas toujours aisé de refaire la même chose.

A l’opposé, si vous êtes dans le long-terme, que vous calculez là où vous devez aller et surtout en sachant que vous avez des chances d’y demeurer, la démarche est nettement plus saine. Et surtout vous avez plus de chances d’obtenir le Graal: la pérennité de votre affaire.

Planifier et mesurer

Le déroulement d’un projet doit toujours suivre une trame scindée en plusieurs étapes qui doivent être sanctionnées au choix par un livrable ou par un résultat. Il est préférable d’écrire ces étapes dans un plan, afin de ne rien mélanger, ni rien oublier et surtout de structurer l’ensemble. Je détaille l’ensemble avec un exemple concret, mais qui n’est pas celui du site qui va marcher.

On suppose que vous allez créer un moteur de recherche sur des recettes de cuisine. Dans un formulaire, vous tapez « cassoulet de canard », et magiquement la recette du cassoulet de canard est affichée avec des images, des vidéos, de l’affiliation et tout le tralala qui va avec. Voici la trame que j’ai choisie:

  1. Conception: je développe un script PHP qui va chercher des informations dans une base de données et qui les affiche basiquement les uns derrière les autres, de façon très moche et sans fioriture. Mon livrable est ce script.
  2. Design: parce que je ne sais même pas faire une bête feuille de style, je paye un type qui va me faire un très beau thème nu sans rien à l’intérieur. Le thème est mon livrable.
  3. Intégration: Je colle mon script à ce thème. Le livrable est un site Web.
  4. 1ere captation: j’optimise très fortement une page clé qui va me servir à faire doucement connaitre mon site et à entrer sur le marché. Pour ce faire, j’utilise toujours la longue traîne, quitte à créer une sous-niche. La page clé va me servir de page d’appel pour ma thématique finale, par exemple « recettes de cuisine », ma projection à long-terme.  Cette fois-ci, je ne parle pas de livrable mais de performances que je vais chercher à mesurer. Je me fixe comme objectif raisonnable de faire par semaine 20 visiteurs en provenance de Google sur cette page.
  5. 2d captation: je crée une seconde page clé, et me fixe 30 visiteurs par semaine sur celle-ci.
  6. Monétisation: mes deux captations doivent rapporter 20€ par mois. Si cela ne fonctionne pas, alors je dois au choix revoir à la baisse mon objectif de gains ou bien augmenter le nombre de visiteurs sur mes deux pages.

Etc, etc.

Cela peut sembler idiot pour beaucoup, mais en fait peu de personnes travaille réellement comme cela, préférant « prendre de l’avance » ou brûlant les étapes. Je vois trop souvent des sites bourrés de publicités, mais sans trafic, ni même contenu. Vous et moi savons très bien le devenir de ce genre de projets.

Le petit truc à savoir aussi est qu’il est important de beaucoup scinder les étapes en de petites tâches qui doivent absolument être très abouties et sanctionnées. Plus vous descendrez dans le détail et plus vous aurez des bases saines et fortes.

La gestion du temps

Le temps est une composante essentielle parce que comme le dit très bien l’adage préféré de la SNCF: « le temps, c’est de l’argent ». Dans le cas du site qui va marcher, le problème que j’ai, est que j’ai opté pour un développement personnel type LAMP. C’est un choix réfléchi parce que cela me permet de faire quasiment tout ce que je veux, et surtout cela me permet d’aller très loin en matière d’optimisation. Je ne suis pas certain d’avoir pu arriver à faire tout ce que j’ai déjà accompli si j’avais utilisé un CMS aussi génial que WordPress.

Le revers de la médaille est que cela me prend beaucoup de temps, car voyez-vous, Madame la Marquise, coder, c’est long, parfois même très long, trop long. Vous pouvez parfois être bloqué pendant des heures, des jours même sur une simple requête qui plante. A titre d’anecdote, dans mon jeune temps de programmeur système en langage C au début des années 90, je suis resté coincé 3 mois sur un bête « return 0; » !!

Le programme détruisait le code un peu plus haut à cause d’un pointeur mal géré.

En définitive, il faut donc s’organiser surtout lorsque vos journées ne font que 26 heures, que vous êtes tout seul dans votre coin et que vous n’êtes pas encore assez prêt pour faire appel à la sous-traitance, le grand secret des Webmarketers. Si vous ne le faites pas, vous allez passer votre vie à faire du développement et à améliorer votre site, tout en oubliant une chose essentielle: sa promotion.

Vous risquez donc de vous retrouver en possession d’un programme certes génial mais complètement inconnu, ce qui est dommageable surtout lorsque vous aurez à payer votre nom de domaine, votre certificat SSL, votre hébergement, etc.

Vous devez donc établir des cycles bien précis: du style: de septembre à décembre, comme il ne fait pas beau, qu’il fait un foie de canard du Gers, il vaut mieux programmer, corriger les bugs et apporter les améliorations que vous pensez faire depuis des mois.

En revanche, l’été, vous êtes dehors sur votre terrasse près des palmiers avec votre smartphone, ce qui est plus facile pour lancer quelques Tweets bien mordants vantant les mérites de votre beau site. En définitive, il faut bien scinder les périodes pour ne pas se retrouver à faire au choix seulement du développement ou suivant la préférence seulement de la promotion.

Prendre du recul

La vie est faite de hauts et de bas, et c’est exactement la même chose pour ce type de projet: il y aura des bons moments mais certainement aussi de très sales moments faites de découragements, de bugs, d’argent qui ne rentre plus, etc.

Sur ce genre de situation, il faut toujours savoir prendre du recul. C’est certainement difficile à admettre, mais il y a beaucoup de situations où le temps joue en votre faveur et se retrouve être votre ami. Vous n’êtes pas sans savoir qu’un nom de domaine prend de la valeur avec les années, qu’à force de toujours tomber sur l’une ou l’autre de vos pages, les visiteurs vous reconnaissent. Pire, vous n’êtes pas à l’abris que l’on finisse par faire des liens naturellement vers votre site, etc.

Vous vous arrachez le peu de cheveux qu’ils vous restent sur cette malheureuse requête MySQL qui ne fonctionne pas, stoppez tout pendant plusieurs jours, et boum miracle, lorsque vous revenez, vous comprenez immédiatement le soucis que vous réglez en un millionième de seconde.

Votre page clé n’en finit pas de perdre des visiteurs en dépit de tous vos efforts et du soin que vous apportez à son référencement: arrêtez tout, laissez passer un mois le temps que Google absorbe tout.

Mais le recul n’est pas seulement là pour gérer les aléas du négatif; il peut aussi être utilisé sur d’autres choses à bon escient.

Vous venez de terminer l’une des tâches importantes de votre projet et vous aimeriez tout de suite en tirer bénéfice et apprécier les résultats. Faites une pause de quelques jours pour y revenir et vous apercevoir que les premiers jours ont été tout bonnement catastrophiques avant de bien remonter. Vous aurez eu le moral à zéro si vous comptiez vos performances en jours alors qu’elles sont bien meilleures lorsque vous les calculez en semaine.

Un autre exemple que je pratique et que je trouve intéressant: lorsque j’écris sur ce blog, je ne publie jamais à chaud, et laisse passer plusieurs jours avant de revenir, de bien tout relire plusieurs fois, d’y apporter des corrections ou des modifications. La qualité s’en trouve généralement beaucoup améliorée. C’est en cela que c’est bien de savoir prendre du recul.

Je résume tout ici pour les ceuses et les ceux qui n’auraient pas eu le courage de lire toute ma prose.

  • Toujours se projeter: penser où l’on veut arriver
  • Planifier et mesurer: inventorier les étapes et calculer la performance
  • La gestion du temps: bien séparer les cycles de développement et ceux de promotion
  • Prendre du recul: ne jamais désespérer, savoir patienter

A l’avenir, je pense que je risque de souvent faire référence à cette méthode qui constitue donc les piliers de ce projet.

 

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